Energie durable

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Qu'est ce que le pic pétrolier ?

On le trouve aussi sous l'appellation de "pic de déplétion" ou de "courbe de Hubbert". Il correspond à l'année ou globalement sur terre la production pétrolière sera nécessairement supérieure à toutes les années qui suivront. L'apogée de la production sera atteinte. Après ce pic la production pétrolière diminuera d'année en année.

Cela signifie ensuite que l'écart entre la demande en énergie et l'énergie pétrolière disponible (35 % du panel énergétique mondial) devra être satisfait par "autre chose" ou d'une autre façon.
Là est tout l'intérêt des scénarios proposés par Ron Swenson.

Pour en savoir plus sur le pic pétrolier

Les scénarios de Ron Swenson :

Ingénieur américain qui présente plusieurs situations pour l'après pétrole. L'intérêt de ces scénarios est de donner un aperçu des conséquences que pourrait avoir un manque en énergie disponible.

Ces scénarios décrivent quatres situations types qui pourraient se réaliser en fonction d'un manque, plus ou moins important, d'énergie après le passage du pic pétrolier.
Les quatres situations décrites (Conservation, Changement de style de vie, Substitution et enfin Privation) vont de l'hypothèse la plus optimiste, où la technologie nous fait traverser la crise sans que l'on ne s'en rende compte, jusqu'à l'hypothèse la plus extrême ou la pénurie engendre des famines, des guerres et remet en cause notre civilisation.

Pour en savoir plus sur les scénarios de Swenson

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Le pic de Hubbert :

La personnalité que l'on retient pour la définition du pic pétrolier est le Docteur Marion King Hubbert (1903-1989), géophysicien américain qui a longtemps travaillé pour Shell.
Il est le premier à avoir illustré la théorie du pic pétrolier par "la courbe de Hubbert" qui décrit l'évolution de la production de pétrole sur une zone étudiée.
La courbe de production, mise en relation avec la courbe des découvertes des gisements pétroliers sur la même zone, permet d'estimer le fameux pic de production pétrolier.
Ce qui signifie en clair : Dites-moi ce que vous découvrez en pétrole et je vous donnerai la courbe d'épuisement de votre production.

Son nom est resté car avec sa théorie il a prédit en 1956 que les Etats-Unis passeraient leur pic pétrolier en 1970, ce qui s'est produit en 1971 (source : lettre de diffusion de l'aspo (Lien direct)[1]. Depuis cette époque les Etats-Unis sont de plus en plus dépendants des pays étrangers pour leur approvisonnement.

La théorie explique que la courbe d'exploitation de ressources fossiles se présente en deux phases.
La première moitié, où la production est simple, peu coûteuse, dure jusqu'à ce que l'on exploite 50% de la réserve. La deuxième moitié, de plus en plus difficile et de plus en plus coûteuse, représente l'exploitation des derniers 50% des réserves.

Le Dr Hubbert a fait en 1956 sa prédiction (Lien direct) en se basant sur les stocks de pétrole totaux, la vitesse d'exploitation des gisements et enfin les réserves prouvées (réserves que l'on peut exploiter avec la technologie du moment et au prix du moment).

• En vert : Evolution des découvertes moyennes par périodes de 5 ans (les données recueillies brutes).
  
  
• En noir : Evolution des découvertes lissée (on a aplati les écarts pour avoir une courbe qui représente une tendance).
  
  
• En rouge : Evolution de la production pétrolière (données recueillies brutes)
  
  
• En rouge plus fin : Evolution de la production lissée (même chose pour avoir une jolie courbe)
  
  

On s'aperçoit que les deux courbes se suivent à 35 ans près. C'est comme cela que la théorie du pic pétrolier à été prouvée.
Je dis bien prouvée car sur le site de l'ASPO on découvrira que les pics de production des pétroles conventionnels ont eu lieu en 1987 pour la Russie, en 2000 pour l'Europe, etc ... Nous reviendrons dans un autre article sur les différentes catégories de pétroles.

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Les scénarios de Swenson :

La courbe en noir représente la production pétrolière mondiale (oil supplies) avec son pic en 20XX[2].
Les autres courbes représentent l'augmentation de la demande (growth in demand) selon plusieurs scénarios traduits et commentés ci-après.

Conservation (Conservation) : On conserve notre niveau de vie actuel en utilisant des biens de consommation plus efficaces (moins de carburant pour plus de Km).
C'est le cas le plus optimiste où tous les problèmes trouvent leur solution. Les énergies renouvelables font des merveilles, l'agriculture est toujours aussi efficace en utilisant des technologies moins consommatrices en énergies, les avions volent à l'hydrogène liquide produite par des centrales à fusion nucléaire, etc ...
Dans ce cas là pas de souci, vous perdez votre temps en lisant ces pages.

Changement de style de vie (Life-Style Change) : Pas très loin de la "conservation". On habite plus près de son travail, on se sert plus des télécommunications au lieu de se déplacer, ...
Dans ce cas, il va falloir se réorganiser un peu, faire quelques économies par-ci par-là et même si cela changera certaines de nos habitudes on ne manquera pas de grand-chose.
Si ce scénario se réalise on appréciera d'être au courant à l'avance mais cela ne révolutionnera pas l'économie et l'ordre mondial. Ce sera une sorte de petite révolution verte.

Substitution (Subsitution) : On utilise d'autres sources d'énergie pour essayer de vivre de la même façon. Energie solaire et autres renouvelables, on marche au lieu de conduire quand on le peut, ...
Cette situation est bien plus préoccupante car on remet en cause une partie de nos "acquis" modernes. Il est question de faire beaucoup d'économies d'énergie pour compenser le manque. Il s'agit de remodeler l'économie, de revoir les politiques industrielles, de revoir la mondialisation car il ne sera plus possible de vivre comme aujourd'hui. Fini les vacances au Japon pour 2 000 € la semaine.

Privation (Deprivation) :C'est le scénario catastrophe où l'on ne parvient pas à avoir de ressources énergétiques suffisantes. Cela se traduit par un coup d'arrêt aux transports longue et moyenne distance, un retour de la famine, des guerres, etc ...
C'est le cas le plus dramatique où notre civilisation régresse par manque d'énergie. Nous ne serions plus capables de tenir un développement quelconque. Certes, il reste de l'énergie mais la surpopulation terrestre couplée à des conflits majeurs et mondiaux rendent l'avenir très incertain.

ATTENTION : Ces scénarios n'ont rien de prédictif, il s'agit d'illustrer les conséquences d'un manque d'énergie plus ou moins grand. Ce sont donc des risques mais pas des prédictions.
De plus comme on l'observe avec Hubbert, Swenson et les autres, la fin du pétrole sera progressive.
Elle sera plus ou moins étalée dans le temps mais progressive. Il y aura très probablement encore du pétrole en 2200, mais en très petite quantité.

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[1]ASPO : Association for Study of Peak Oil. Regroupement de géologues et de scientifiques, soit à la retraite soit actifs, qui évoluent dans le monde du pétrole pour la plupart. Le président est Colin Campbell, géologue éminament connu ayant longtemps travaillé pour des compagnies pétrolières.

[2] Sur le graphique original il était mentionné pour le pic la date de 2000. Je l'ai modifié à 20XX car nous verrons plus tard d'après quels calculs et avec quelles hypothèses ces dates sont choisies (car d'autres personnes ont aussi estimé la date du pic bien entendu).